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Le traditionnel boom des défaillances d’entreprises en sortie de crise

26 janvier 2024
Temps de lecture : 5 minutes
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Pourquoi faut-il s’attendre à une fragilisation des trésoreries et à l'augmentation des dépôts de bilan en sortie de crise ? Pourquoi les entreprises sont-elles paradoxalement plus fragiles une fois la crise « passée » ?

bPayd vous explique pourquoi il y a toujours un boom des défaillances 👇 !

devanture d'entreprise fermée

Le ralentissement de l’activité

Les mesures décidées pour lutter contre la propagation du virus covid-19 (confinement, couvre-feu, rayon de déplacement, fermeture des commerces non-essentiels) ont un fort impact sur l’activité de presque toutes les entreprises.

On pense, par exemple, à la restauration qui a accusé une baisse de 45% de son chiffre d’affaires par rapport à leur activité d’avant covid.

graphique sur l'évolution du chiffre d'affaires et la fréquentation des restaurants de 2020 par rapport à 2019

Les diverses aides de l’Etat ont permis d’éviter le « mur de faillites » tant redouté l’année dernière. Malgré cela, de nombreuses entreprises sortent fragilisées de cette crise. Le décalage du début des remboursements des PGE à juin 2022 qui vient d’être annoncé ne fait que repousser la réalité de quelques mois. Il faudra bien rembourser !

A lire également : Pourquoi les défaillances vont augmenter en 2022 ?

A cette fragilisation s’ajoutent plusieurs constats que l’on observe à chaque redémarrage d’activité :

  • Pour parer à leur baisse de chiffre d’affaires, certaines entreprises ont multiplié les réponses aux appels d’offre et ont, parfois, accepté de prendre des marchés à des niveaux trop bas pour qu’ils soient rentables. Le chiffre d’affaires va augmenter mais la marge va diminuer, parfois dangereusement.
  • D’autres ont signé beaucoup de commandes, qui malgré leur côté positif, peuvent avoir des revers à 2 niveaux. Avant de livrer et d’être payé, il faut acheter les matières premières, produire, stocker, etc. ce qui demande de la trésorerie. Parfois il faut aussi embaucher des intérimaires ou utiliser les heures supplémentaires ce qui augmente le coût de production et grève marge et trésorerie.

La reprise d’activité est donc particulièrement instable pour la trésorerie de ces entreprises : comment payer ses salariés, nouvelles recrues, les matériaux et les machines pour réaliser toutes les nouvelles commandes lorsque les clients ne vous rémunèrent que 2 mois plus tard et que vous êtes fragilisé par la crise qui vient d’avoir lieu ?

C’est pour cela que l’on constate régulièrement que malgré l’euphorie d’une reprise, ou de surcroît on pense que « la crise est derrière nous », il y a plus de factures impayées et de faillites d’entreprises à ce moment-là que pendant la crise elle-même !   

L’exception qui confirme la règle

ordinateur technologie innovation

Bien sûr il y a toujours des entreprises dont le secteur sort renforcé d’une crise. On pense cette année aux entreprises de l’innovation et du numérique ont particulièrement réussi à transformer la crise en période vertueuse. Notamment parce que leur produit et/ou service répondent aux nouveaux besoins survenus lors des différentes restrictions de déplacement.

Il peut s’agir d’entreprises qui ont su s’adapter et proposer des solutions innovantes et facilitantes comme, par exemple, les solutions de prise rendez-vous en ligne pour le shopping.

Il y a également les produits et/ou services qui existaient déjà avant 2019 et qui ont connu une croissance exponentielle avec la crise. On pense notamment à Doctolib dont la solution de prise de rendez-vous en ligne a été mobilisée par le gouvernement pour organiser les campagnes de vaccination en France. Le fondateur de Doctolib estime alors avoir gagné 3 ans sur le déploiement de son activité.

La dangereuse augmentation du prix des matières premières et du transport

Cette année, dans beaucoup de secteurs d’activité, un phénomène est venu aggraver les risques déjà connus de sortie de crise. La demande mondiale étant très forte, entre autres en Asie, de nombreuses entreprises ont des difficultés à se fournir en matières premières. Parmi les secteurs les plus impactés en France on peut citer :

  1. L’industrie
  2. Le Bâtiment
  3. L’Agroalimentaire
  4. L’électronique
  5. La Métallurgie
  6. La chimie

Une enquête de la Banque de France relève qu’au mois d’octobre 2021, 58% des entreprises du bâtiment ainsi que 56% des entreprises de l’industrie ont eu du mal à s’approvisionner en matières premières.

graphique bpayd sur la part des entreprises ayant du mal à se réapprovisionner en matières premières

« Des difficultés d'approvisionnement en matériaux et matériels (...) se font déjà sentir depuis plusieurs semaines et (...) risquent de s'amplifier»

Confédération de l'artisanat et des petites entreprises du bâtiment

Les conséquences peuvent être dramatiques pour certaines entreprises, car évidemment les prix d’achat de ces matières premières augmentent, parfois de manière vertigineuse. Si l’entreprise ne parvient pas à répercuter la hausse à ses clients, sa marge en est affectée. La trésorerie souffre à nouveau puisqu’il faut payer avant d’être payé.

De plus, il en découle souvent un ralentissement du rythme de production et dans les livraisons. De fait, les entreprises ne peuvent plus répondre et honorer les offres du marché, perdant ainsi une partie de leur chiffre d’affaires annuel.

Avec la crise économique vient la crise du recrutement

L’impact de la crise sanitaire et économique varie en fonction des secteurs. Les entreprises de la distribution, de l’innovation et de la technologie ont particulièrement réussi à s’adapter et à tirer profit de la situation. A l’inverse, les entreprises de l’hôtellerie, la restauration, le nettoyage, le transport et la sécurité ont particulièrement mis à mal.

devanture hotel restaurant tourisme

Alors que les embauches sont reparties à la hausse, 44% des entreprises anticipent des difficultés pour pourvoir leurs offres de postes.

Challenges.fr

Comment expliquer ce phénomène ?

Beaucoup de salariés ont repensé leur vie professionnelle pendant les confinements et ne souhaitent plus occuper leur poste d’avant crise, qui pouvaient avoir un certain nombre de contraintes.

Au « problème de formation » et au « manque d’attractivité de certains secteurs » s’ajoute désormais la difficulté à revaloriser les salaires, qui peut être une des réponses. Mais quel impact pour les marges et les trésoreries des entreprises ?

De plus, employeurs et personnels manquent tous deux de visibilité sur les évènements à venir. Comment organiser au mieux un processus de recrutement quand ni le recruteur ni le candidat n’arrive à se projeter avec certitude et sérénité ?

Les difficultés de recrutement s’atténuent quelque peu en octobre, en particulier dans les services, mais concernent encore près de la moitié des entreprises.

La Banque de France

Ces clés de lecture nous permettent de comprendre pourquoi certaines entreprises se confrontent alors à une pénurie de main d’œuvre, qui, fatalement, ralentit la reprise de leur activité et fragilise leur trésorerie.

Suite de crise atypique?

De même que la crise et ses conséquences ont été atypiques, faut-il s’attendre à ce que la reprise le soit aussi ?

Tous les acteurs s’accordent à dire que les aides ont eu un impact très fort pour limiter la crise, d’où le faible nombre de faillites.

Mais les éléments assez inattendus ces derniers mois, comme les tensions sur les prix des matières premières ou les embauches laissent à penser que 2022 ne sera pas aussi facile que cela…

Les défaillances, surtout des TPE et PME remontent déjà fortement depuis le milieu d’année 2021…

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