Malgré une forte récession économique en 2020, les défaillances d’entreprises n’ont jamais été aussi faibles depuis 1991. Quel paradoxe ! Comment se fait-il qu’il y ait eu si peu de procédures collectives alors que les assureurs-crédit craignaient il y a 18 mois « un tsunami de faillites pire qu’en 2009 » ! Maintenant que nous savons que cette tempête n’a pas eu lieu, quelles sont les perspectives pour les prochaines années?
A part quelques domaines qui s’en sont bien sorti (comme le bricolage, la distribution alimentaire, etc.) tous les secteurs d’activité ont souffert de cette crise sanitaire et de ses conséquences économiques. En France, la contraction du PIB a été d’un peu plus de 8%, mais malgré cela les faillites ont baissé de 38% par rapport à 2019, alors que logiquement elles auraient dû augmenter de 6 à 7%. Près de 20 000 dépôts de bilan en moins ! (31 000 au lieu de plus de 50 000). Pourtant ce n’est malheureusement pas le signe que les entreprises se portaient mieux …
Il faut chercher les raisons de ce paradoxe principalement dans les mesures prises par l’Etat qui ont permis « un phénomène de résilience » : en effet, les PGE, le chômage partiel, les fonds de solidarité, le report d’une partie de charges sociales, etc… ont permis aux entreprises de tenir, et pour certaines plus encore, puisqu’elles sont encore debout alors qu’elles auraient dû faire l’objet d’une procédure collective !
En France, les aides ont été maintenues longtemps, le début du remboursement du PGE a été reporté à 2022. Avec la possibilité de l’amortir, il peut courir jusqu’en 2026 même. Les perspectives économiques pour cette année se sont même améliorées, avec une croissance estimée en France à +6% environ.
Mais au fur et à mesure que les aides de l’Etat vont s’arrêter, il va falloir tenir compte de la vraie santé financière des entreprises. Or, les marges ont baissé et les situations de trésorerie se sont tendues.
1 entreprise sur 4 pourrait se trouver en manque de liquidité en 2022
Les impayés seront inévitablement plus fréquents, les procédures collectives aussi. Déjà celles des TPE ont augmenté de 18% par rapport à 2020. Sur ce sujet-là, il est certain que le plus dur est devant nous, et que nombre d’entreprises fragilisées par ces mois de crise n’arriveront pas à repartir. Mais il est cependant aussi acquis qu’il n’y aura pas de vague de défaillances comme on aurait pu craindre, et que les faillites vont plutôt augmenter régulièrement ces 3 ou 4 prochaines années. Les dernières estimations tablent sur environ 45 000 en 2021 et 60 000 en 2022 en France, et +15% en moyenne dans le monde.
Il est certes bien difficile de se projeter et de savoir comment la santé des entreprises va évoluer, tant cette crise ne ressemble pas aux autres. Il y a en effet de nombreux paramètres que nous ne maitrisons pas :
Comme pour chaque crise, les difficultés sont importantes, mais les opportunités aussi. Reste à les exploiter.
Notre capacité de résilience et de remise en question, notre envie d’innover sont des points forts sur lesquels s’appuyer. La recherche de nouveaux clients et la consolidation de la relation avec ceux que l’on a est un aussi un élément important à prendre en compte, comme de nombreuses entreprises l’ont fait ces derniers mois. Pour celles qui ont une assurance-crédit, les informations apportées sur l’évolution et la qualité des clients a été d’une grande aide.