Le « Redressement judiciaire », cette procédure à même de donner des cauchemars aux chefs d’entreprise… Elle reste synonyme d’une future faillite dans l’imaginaire collectif. Pourtant, un redressement judiciaire a vocation à rétablir une situation critique, notamment grâce à un encadrement financier favorable et un soutien légal. La finalité ? Redresser des comptes dans le rouge et sauver une activité menacée. Assurer la survie de l’entreprise et donc la sauvegarde de l’emploi, une mission tout à fait honorable. Pour les employés comme les employeurs, le redressement judiciaire agit alors comme une bouffée d’oxygène, sans pour autant apparaitre comme la solution miracle !
« Oui, mais » ... Effectivement, on ne se place jamais en redressement par plaisir. Mais ce n’est pas parce que la situation est grave qu’elle est désespérée. En effet, la liquidation (avec son caractère définitif) n’est pas la seule issue possible à une cessation de paiement ! La poursuite de l’activité est la conclusion souhaitée par les Tribunaux de commerce.
Grâce à la mise en place d’optimisations dans le fonctionnement de l’entreprise, notamment la rationalisation des coûts, il est possible de conserver tout ou partie de l’activité.
Même si ces chiffres commencent à dater, une étude de l’INSEE réalisée en 2020 assurait qu’environ une entreprise sur deux environ placée en redressement judiciaire restait encore active 5 ans plus tard. Un autre chiffre annoncé par les Echos parle d’un taux de réussite supérieur à 70%, mais en intégrant l’ensemble des procédures de sauvetage.
S’il est délicat d’établir le profil type de l’entreprise sauvée, on sait que plusieurs facteurs facilitent la réussite d’un redressement. Le fait d’accepter la situation, une capacité de réaction rapide aux aléas du marché, la volonté des salariés ou encore la compréhension (ou le bon-vouloir) des créanciers… Autant de variables qui vont agir positivement sur la survie de la société.
Pour information : le cabinet Altarès a mis sur pied un indicateur appelé « score de survie », une note indiquant la probabilité pour une structure de survivre à sa procédure de sauvegarde ou redressement.
Avant tout, mettre une entreprise en redressement judiciaire, c’est assurer le maintien de son activité à court terme. Cette démarche offre une dernière occasion d’inverser une situation mal embarquée, au lieu de passer directement par la case liquidation. Psychologiquement, cette phase permet de souffler un peu pour les salariés. Au niveau social, les emplois sont sauvegardés, certes pour une durée fluctuante avec une situation réévaluée au fil des mois.
Ce statut protège également contre les créanciers et les poursuites judiciaires durant toute la période d’observation. Le redressement judiciaire favorise notamment la négociation avec les créanciers, pour obtenir des remises de dettes ou des échelonnements de paiement favorables. Par ailleurs, cette période transitoire rend possible la recherche de nouveaux financements à même de soutenir la relance.
Plus concrètement, plusieurs leviers sont mis au service de la société en redressement :
In fine, il existe encore la possibilité de céder la société si toutes ces mesures s’avèrent insuffisantes.
La phase de redressement judiciaire a permis de sauver des milliers d’emplois en France, notamment grâce à des rachats. On se souvient de Tati, racheté par Gifi (même si la situation s’est finalement dégradée à nouveau). Même chose pour Conforama, racheté par Mobilux (But).
Autre exemple, et sans rachat : le groupe Pierre & Vacances / Center Parc poursuit son plan de sauvegarde. Il semble fonctionner sans nouveaux propriétaires.
Dans le secteur de la tech, les exemples se multiplient. Le redressement judiciaire et sa phase d’observation semblent plutôt bien convenir aux enjeux des start-up en difficulté. D’une part, cela permet d’épurer les comptes (certes au détriment des créances) et repartir sur des bases plus saines. D’autre part, la situation attise l’envie de potentiels investisseurs intéressés par la reprise d’une activité dont l’idée originale s’est heurtée à des difficultés de gestion. On pense par exemple à la société Masteos, spécialisée dans la gestion locative dématérialisée, rachetée par le groupe Novaxia, aux reins plus solides.
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